Monday, June 2, 2025
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C1 : Quinindé, la petite ville équatorienne sinistrée qui a façonné Willian Pacho


Pilier de la défense du PSG, Willian Pacho s’est construit à Quinindé, petite ville d’Équateur près de l’océan Pacifique, gangrénée par les gangs et le narcotrafic, mais qui rêve de voir l’enfant du pays brandir la Ligue des champions.

Samedi à Munich, lorsque Pacho entrera sur la pelouse pour affronter l’Inter, tout Quinindé n’aura d’yeux que pour le défenseur central de 23 ans.

“Le pays va s’arrêter, Quinindé va s’arrêter. Ce sera un jour où nous serons tous assis devant la télévision”, explique à l’AFP Tomas Arboleda, ancien footballeur professionnel qui vit dans cette ville d’environ 30 000 habitants, située dans un canton qui en compte 135 000, vivant essentiellement de l’agriculture (palmier, cacao, banane).

Mais Quinindé, comme de nombreuses villes de la côte pacifique, subit aussi les conséquences de la violence sans précédent exercée en Équateur par les trafiquants de drogue, qui utilisent les ports de la région pour exporter de la cocaïne.

Le canton n’échappe pas à une insécurité galopante dans un pays où un homicide est commis toutes les heures, selon les chiffres officiels. Beaucoup d’enfants et d’adolescents sont recrutés par les gangs comme tueurs à gages ou trafiquants de drogue.

Le foot comme échappatoire

Le football a été pour Pacho un moyen d’échapper à cette sombre réalité. C’est sur la terre battue, au milieu des maisons en tôle, qu’il a commencé à jouer.

“Pacho était un gamin déjà costaud et grand pour son âge. Il était bien élevé. Il jouait ici dans le quartier, avec d’autres garçons qui venaient tous les après-midi”, se souvient Anibal Castillo, un commerçant de 68 ans.

Le terrain de Huracan, le club amateur où il a fait ses débuts, existe toujours avec sa pelouse en friche, ses nids-de-poule et ses buts sans filets. C’est ainsi que s’entraînent enfants et adolescents qui voient en Pacho un source d’inspiration. Son succès “nous rend heureux, car nous avons plus de chances d’être remarqués à l’étranger”, espère Michael Moreno, 15 ans.

C’est à cet âge que Pacho a quitté sa ville natale pour rejoindre l’Independiente del Valle à Quito, où il a fait ses débuts professionnels le jour de la mort de sa mère, décédée d’un cancer à l’âge de 51 ans. C’est la raison pour laquelle il arbore depuis le 51 comme numéro de maillot.

Son talent lui ouvre ensuite les portes de l’Europe, en Belgique au Royal Antwerp en Belgique, puis à l’Eintracht Francfort en Allemagne. Il s’engage avec le PSG en 2024 pour 45 millions d’euros. Son entraîneur Luis Enrique l’a récemment qualifié de “joueur de premier plan”. Nous avons en Pacho “un exemple de réussite (…) Personne n’est arrivé là où il est”, souligne de son côté Tomas Arboleda.

“C’est un grand Monsieur maintenant, on lui doit le respect”, s’amuse Jaime Castillo, un maçon qui l’a vu grandir, en référence au nouveau statut du joueur, connu pour son humilité et son calme.

Si la région d’Esmeraldas, où se situe le canton de Quinindé, a fourni à l’équipe nationale équatorienne d’autres joueurs remarquables comme Enner Valencia, Piero Hincapie et Pervis Estupiñán, Pacho pourrait devenir le premier Équatorien à brandir la Ligue des champions. De quoi rendre un peu plus fier encore Quinindé et tout un pays.



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